Utiliser la molette de la souris pour régler la puissance de l’agrandissement ou utiliser la barre horizontale
1991-1995, peinture acrylique, 215 x 275 cm
Dans « Excès de Vitesse », au titre révélateur, la nature est crucifiée. Pourquoi un « Christ gorille » ? Parce que les singes et les humains sont semblables, souffrent de la même façon, il n’y a entre eux et nous qu’un ou deux pour cent de différence génétique et pourtant les singes sont les victimes favorites des zoos et autres laboratoires de vivisection. Ce pour cent, serait-ce l’âme humaine ? Une «supériorité» qui nous donnerait le droit de vie et de mort sur tous les êtres vivants ? Qui a décidé cela?
Nous savons que chez un peuple vivant en parfaite harmonie avec son environnement, la notion de riche ou pauvre n’existe pas ! Mais lorsque la civilisation s’en mêle, l’équilibre est bouleversé et après l’inévitable pillage de ses ressources, brutalement, ce même peuple se retrouve « chez nous » mesuré à son pouvoir d’achat… En « bons chrétiens » on lui donne des vêtements, à manger et on le plaint… C’est ainsi que le monde évolue.
« Excès de Vitesse » est en quelque sorte une carte de deuil. Le cadre est un parking : routes, béton, misère, déserts et moteurs avancent imperturbablement. La résistance est marginale. Le choix d’aller de plus en plus vite au détriment de la qualité de la vie et du simple bon sens est entrain de bouffer le globe et nous avec.
Pessimisme ? … On ne peut pas aimer la vie sans dénoncer ses agresseurs même si on le fait avec la jubilation maladroite, mais spontanée, des amoureux en danger !
Le texte ci-dessus date de 1995, il est impitoyable. Ce qui ne m’a pas empêché, à l’époque, de beaucoup m’amuser à peindre ces « Excès »… Il suffit, pour le constater, de bien « lire » le tableau. Quand on aime la vie à la folie on dénonce ses agresseurs avec la jubilation maladroite mais spontanée des amoureux en danger !
La bonne nouvelle, c’est que les « prophètes d’apocalypse » et autres Jean-Pierre Coffe ont, en vingt ans, engendré une prise de conscience fulgurante… Au sujet des énergies renouvelables, par exemple, nous vivons ( presque ) le rêve surréaliste de « l’imagination au pouvoir »… Nos petits enfants apprécieront…
Alex Rabus, Neuchâtel, octobre 2007